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Soie Sauvage

13 mars 2013

S'articule

    Elle s'articule d'autres corps. Elle s'invente, aspire à l'autre; ce qu'elle n'est pas mais qu'elle prononce. Dans les sons qu'elle maîtrise, les autres corps ne sont que les contours d'une essence muette, indispensable, mais douloureuse. Emprunte d'un absolu risqué, elle s'imprègne de l'autre, avec l'ardeur de l'être qui n'a cessé d'aimer.

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13 mars 2013

Les lignes sont pures, ont consistance. Je


    Les lignes sont pures, ont consistance. Je m'envoûte de connaître tes mots, ton art d'intensifier. Je m'éprends de ta chute, et te considère inébranlable. Le pas de tes âmes, le pas de tes vies, celles qui s'effacent, se renouvellent; celles constantes, et les autres inconstantes, et toutes celles que je ne connais pas.
Telles des leçons, tu m'incites à comprendre, mais ne révèles rien du secret. Tu me laisses m'y perdre, m'y épuiser. Ton ombre me reconnaît, mais toi ne me connais pas, et excuses la mémoire. C'est dans tes mots que je puise la force, cet épuisement confondu, et insatiable. C'est dans tes mots qui sont étrangers, ceux qui révèlent l'indicible, ceux qui souffrent du mot seul, de tous les mots, de tous ceux qui n'existent plus. J'endure le temps, toute cette perdition amoureuse, j'endure le fil, celui que j'ai inventé de continuité, celui que je me suis prise à aimer, au risque de créer les noeuds de complexité, au risque de le briser. Il ne peut, et se peut, fragilité ou culpabilité de n'avoir pas pu sauver. Dans les matrices du désordre, la discorde est éperdue. Sous les miroirs de l'inconscience, au plus près de vérités inavouées, écorchées. Dans les destructions empiriques de la mémoire ensevelie, dans les facettes pénétrantes de l'impénétrable, dans ce qui est mais qui n'existe pas, dans cet irréel bien plus réel que nos pas. J'ai sacralisé l'évidence, et d'insensé je me complais. Sous tes mots je m'obscurcis de l'obscur que j'ai décelé. Je renverse les possibles, contredit les contraires, je crie le silence que tu m'as ignoré, celui qui sème la beauté lumineuse de l'espoir, ce noir désespéré.

28 août 2012

asche (cendre)

La réalité est toute autre. La beauté est, et le silence se doit d’être pour atteindre l’absolu qu’exige l’art et la sculpture du corps, l’ange noir de l’obscur teinté de lumière, la force emplie de fragilité, au masculin, telle l’évidence de l’être. Il (l’être) fume une cigarette et lentement se dévoile de silence et de retenue. Il est corps, matière à l’état brut, incarné de sacré. Il est cet indescriptible, cet imprononçable, cette articulation du fragile, cet abstrait réel du mot aimer. L’étude est de cet acharné, de ce soupçon d’insolence qu’est l’élégance du cultivé. Toujours de noir, l’être est au masculin, épris de l’expressif, et noirceur de la sourde et muette violence, que seul l’art permet. Il s’épanche de la modernité de l’homme actuel, sculpte le corps tel un aphrodisiaque écorché, dont la douleur s’évade d’infini, souligne les profondes blessures à jamais gravées, âme ou corps, et interprète au risque de l’art la danse sacrale des paradoxes et des contraires, plaintes de l’ignorance humaine ou absences des cœurs emportés, le voile de l’identité, et ce brin de romantisme noir, résistance involontaire provoquée. Il sacralise l’évidence, structure la noirceur tel un splendide couturier du sentiment. Au nom de l’humanité, il porte le corps des volontés, des désirés et des oubliés. Il est ce qu’il s’est imposé, splendeur expressive de la complexité, teinte de l’épure singulière, armée de différence, dont le regard on ne peut plus noir poigne de vérités, d’intensités amères, de sépultures du passé. Il est le mot de la perfection à tendre vers, dont le dévouement n’est plus à craindre mais à espérer. L’être, ce il au singulier, est dans toute sa justesse. Il dit la chose, le quelque chose, signifie de gestes et de regards, se suffit du plus minimal et du plus humble. Il reste à l’écart des indifférences, analyse le moindre, se complait de l’insensé, et de l’espoir désespéré. Il touche le sacré délicatement, avec effacement se distingue, suit les continuités de l’esthétique prononcée, les continuités discontinues de ce que l’être est. Inspiré, il inspire, mais ne dévoile l’être qu’il est. Il suggère, ne se dévoile, ne se prononce que pour l’essentiel qu’il estime. Il est de disparité, et affirme la grandeur de l’art par l’unique présence de son être, de son corps et de sa pensée philosophique, et terriblement artistique. Il écrit tel un poète du mouvement, de la continuité, associe le luxe au masculin et à l’épure, teintes masculines qu’il revêt, noir de l’espoir, noir du désespoir. Le noir de l’art. Il est ce qu’il ne dit pas, sculpte et grave la beauté, et les nuits des amants réguliers. Il lit sur les corps le lié et le détaché, ce que l’âme est. Il lit les lignes, et de l’amour trace le fil de continuité. Il se contente d’être ce qui lui est nécessaire d’être. Et de prières inventées établit l’ordre des réalités, ce qui est à exprimer. Il prend le rôle de l’interprète à corps, se perd si besoin est dans les profondeurs. Il n’aura plus jamais peur de cet incarné, seulement la peur de toutes les atrocités inhumaines que l’homme est capable de créer de ses mains inconsistantes, délavées.

29 avril 2012

Annemarie Schwarzenbach

"Je n'ignorais pas que de nobles pensées pouvaient s'élever derrière ce front dès qu'elles avaient dépassé une sorte d'obsession que je ne savais pas encore définir. Bien écartés, les yeux montraient des teintes allant du gris au bleu sombre à l'abri d'épais sourcils plus foncés que les cheveux. Le regard qui laissait deviner une âme éprise de beauté qui, souvent blessée par les discordances du monde, avait tendance à se replier sur elle-même. L'enthousiasme pouvait les faire briller, l'affection aussi et l'amour; ils répondaient bien à votre sourire, mais je ne les vis jamais rire. Quand on y prêtait attention, le nez surprenait par sa robustesse, une indication que la constitution de Christina n'était peut-être pas aussi faible qu'elle en donnait d'abord l'impression. Mélancolique, le modelé de la bouche pâle et irrégulière dont les lèvres aspiraient la fumée avec une voracité silencieuse. (...) Petit, le menton particulièrement jeune évoquait un enfant étonné et inquiet, prêt à demander protection. Les mains étaient celles d'un artisan patient qui sait ciseler une ligne pure"

Ella Maillart, La voie cruelle

annemarie

23 avril 2012

la grande politique

Il faudra enseigner à l'homme à sentir que l'avenir de l'homme est dans sa volonté, que cet avenir dépend d'un vouloir humain; il faudra préparer de grandes entreprises, de grandes expériences collectives de discipline et de sélection, si l'on veut mettre fin à cette effroyable domination de l'absurde et du hasard qui a jusqu'à présent porté le nom d' "histoire" - la formule absurde du "plus grand nombre" n'en est que la forme la plus récente. Pour cela, il nous faudra un jour une sorte nouvelle de philosophes et de chefs, dont l'image fera pâlir et se recroqueviller tout ce que la terre a jamais vu d'esprits secrets, redoutables et bienveillants.

Par-delà, Friedrich Nietzsche

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22 avril 2012

| au risque de l'art |

Il est difficile de croire en une montée de l'extrême droite. Il est difficile d'entendre cette ascension. Si tout décroît encore, alors pendant ces cinq prochaines années elle ne cessera de monter encore. Résister pour ne pas laisser le "totalitarisme" gagner. Et comment, puisque le monde s'effondre chaque jour un peu plus... Créer et aimer, pour ne pas oublier ce qu'est la vie. Ne pas abandonner, ne pas flancher. Résister au risque de l'art, résister dans la rage d'aimer. Croire en l'espoir qui nous permet d'avancer. Ne pas oublier.

 

CENDRE - pour violoncelle est piano

"La cendre, résidu solide de la combustion ou brûlure d’un corps, d’une matière, entièrement. Destruction de quelque chose dont il ne reste rien, sinon les cendres : une vie détruite, les cendres du passé d’un être blessé, écorché vif.  Le cri au coeur de l’affect, au plus profond de l’être ; ce cri incessant qui se perd dans les cendres, et la dissolution d’un monde qui ne cesse de devenir…"

 

 

22 avril 2012

au risque de (l'art)

Sur france culture, Marcelle Loridan-Ivens parle. Une immersion dans le possible. On ne pleure pas, on rit, et de dérision parfois. On retient quelques mots, les siens:

"Nous croisons tous des hasards, à nous de savoir s’en saisir pour faire quelque chose. Il faut faire les vrais choix et ne pas avoir peur de prendre des risques. Il faut faire ce qu’on a véritablement envie de faire."

 

22 avril 2012

Les amants réguliers

tumblr_lhzon6jHmA1qi0ziwo1_400Les amants réguliers. On croise le regard de quelqu'un, et l'amour est. Du noir pour un peu plus d'espoir, jusqu'au jour où l'amour brûle et se consume. La cigarette de l'amant, la chemise blanche. Manque un peu d'eau sauvage, quelque chose d'autre peut-être, une autre personnalité, mais que l'amour est sauvage et que la soie est irrégulière. Les amants réguliers - Garrel est un dieu de la beauté, à l'état brut. Lequel? S'unissent mais ne se définissent. Alors, au non de l'humanité, il ne faut cesser d'aimer.

 

 

 

 

 

Puis la femme Caroline Deruas, en 2008... ou un autre espoir, un autre rêve... et une autre jeunesse: le Feu, le Sang, les Etoiles.

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22 avril 2012

pantha du prince

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Pantha du prince était à Paris ce soir, 21 avril 2012...

Je me souviens d'une silhouette noire capuchée. Etait-il ou était-ce un autre? Le stick to my side était d'une beauté cérébrale. On regarde les gens lever les bras et chanter dans des transes pour certains volcaniques, et pour d'autres une jolie mélodie seulement. La profondeur atteint ou n'atteint pas. Mais lorsqu'on y touche, c'est au plus proche de l'être.

Alors, ce soir je n'y étais pas, mais garde le souvenir d'un beau choeur.

21 avril 2012

Les mots sont allés...

L'emprise du vide est douloureuse - les mots sont allés, Berio peut-être. L'amour naît de nulle part, et le cœur se déchire du néant qui fut et n'est plus. Que le faux esquisse une vérité, tout comme ces rêves ou vies inventées au plus réel. Fictions qui s'évaporent, les pores se creusent et le noir s’obscurcit plus encore. Ou le film d'une vie trop absurde pour y croire, qu'est-ce donc que la réalité? Un impossible peut-être, je ne sais. Le fil se rétrécit, le fil plus mince que le sang qui coule en nos veines. Ce fil noir que je trace dans l'espoir pour nier le désespoir.

L'art n'est qu'une pensée, rien de plus. Parfois inconsciente, tout comme l'amour qui naît. Ce nulle part qui ne signifie rien, et de cette épure absolue - trou noir ou page blanche - que la première larme illumine comme une matière à sculpter et graver. Brin d'espoir dans le plus profond désespoir - ce qu'aimer veut dire.

L'encre coule de ce goût salé et amer, et la fleur se dévitalise comme la cigarette se consume dans le cendrier - ou la cendre des minutes consumées. L'encre est le sang qui chaque jour s'épuise à tenter de vivre, et la foi se perd ou se fait dure... une sculpture écorchée qu'on ne peut réparer, une cicatrice du passé à laquelle on n'ose toucher.

Le cierge brûle lentement, la fumée noire s'enlise dans des volutes à peine perceptibles tant la flamme trouble le regard de celui qui prie. Lumière de l'espoir, foi sacrée sans définition - sans limite. Ne se définissent pas mais s'unissent : l'art et le sacré.

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